Cession majeure pour Mirova et Rive Private Investment : à la suite d'un processus d'enchères organisé par Augusta & Co qui a vu plus de 40 investisseurs regarder le sujet et plus de 14 offres communiquées dès le premier tour, les deux gérants ont vendu la totalité d'un portefeuille éolien de 105,7 MW à BKW, un producteur suisse d'énergies renouvelables coté au Six Swiss Exchange. « Ce n'est pas surprenant, explique Céline Lauverjat, directrice adjointe des fonds d'infrastructure de transition énergétique chez Mirova, qui souhaite garder le montant de l'opération confidentiel. Un portefeuille de cette taille ne se retrouve pas sur le marché tous les jours. »
Deux portefeuilles distincts
Dans le détail, les actifs situés dans la Somme sont divisés en deux portefeuilles. Le premier, développé en partenariat avec H2Air et détenu à 100 % par Mirova via ses fonds Mirova Eurofideme 3 et Mirova Eurofideme 4, contient quatre actifs représentant une puissance installée de 45,7 MW. Le second, acheté en 2018 auprès de Nordex (depuis acquis par RWE), compte deux actifs d'une puissance cumulée de 60 MW et était détenu conjointement par Mirova (70 %) et Rive Private Investment (30 %), ce dernier intervenant uniquement en equity. Les actifs avaient été financés par Energeco (groupe BPCE) et une banque allemande dont la dette a été reprise par Unicredit l'année dernière.
Passage générationnel
« Après la cession en décembre dernier de notre portefeuille éolien en Croatie (lire ci-dessous), la vente de ces actifs français représente une opération importante pour le fonds Mirova-Eurofideme 3 (353 M€) », souligne Céline Lauverjat. Alors que son second millésime atteint la phase finale de sa liquidation, avec un seul actif restant à céder, le troisième véhicule a désormais vendu la moitié de ses participations, et doit continuer de se désinvestir jusqu'au premier trimestre 2024. Parallèlement, Mirova finalise la levée de Mirova Energy Transition 5, un fonds d'une taille cible d'1,3 Md€ - 760 M€ levés auprès d'institutionnels européens à date - dont le closing final est attendu pour cet été. S'il s'inscrit dans la même stratégie que ses prédécesseurs, ce cinquième millésime élargit ses investissements au corporate infra, à l'image des investissements menés dans le développeur Corsica Sole et la plateforme d'hydrogène Hy2Gen (lire ci-dessous). Avec au moins 60 % des investissements dans les infras core réalisés en greenfield, le véhicule vise 8 à 9 % de TRI et prévoit de déployer 10 % de ses investissements hors OCDE. Mirova, qui compte 150 collaborateurs, gère aujourd'hui 30 Md€ dont 2 Md€ dédiés aux fonds de transition énergétique.
Renforcement chez Rive
De son côté, Rive espère bien boucler au printemps le premier closing de son sixième véhicule dédié aux infrastructures durables. Levé auprès d'investisseurs institutionnels et de family office, il cible comme ses prédécesseurs une taille de 300 M€ pour une quinzaine d'investissements dans les actifs mid cap. Accompagné à ses débuts par 123 IM et Elyseum Investment et désormais indépendant, le fonds d'investissement parisien gère aujourd'hui plus de 2 Md€, dont 65 % dédiés aux infras durables, et investit dans tous les secteurs de la transition énergétique - des EnR à la mobilité durable dans les transports lourds - en equity comme en dette, avec des tickets allant de 5 à 50 M€. Si le gérant affiche un scope paneuropéen, ses racines restent bien françaises, 40 % de ses investissements étant dédiés à l'Hexagone. Le fonds, qui compte une vingtaine d'investisseurs répartis entre Paris, Genève, Luxembourg et Hambourg, est en train de renforcer ses équipes pour faire face à un marché en pleine ébullition. Il a ainsi accueilli, début mars, Philippe de Vandière, ex-Unigestion et Allianz GI, en tant que responsable du pôle relations investisseurs pour renforcer son organisation.