Croissance accélérée pour Sepur. Le spécialiste de la collecte de déchets municipaux, adossé au fonds d'investissement luxembourgeois Cube IM depuis février (lire ci-dessous), organise un premier buildup depuis son changement d'actionnaire. Le groupe yvelinois met ainsi la main sur ECT Collecte, un acteur originaire de Bourgogne-Franche-Comté et dirigé par Stéphane Capovilla, qui lui permet d'étendre son activité à 700 communes situées dans les départements de la Haute-Marne, de l’Allier, de la Marne, de la Côte-d’Or, de la Nièvre et de l’Aube. La transaction va faire croître le chiffre d'affaires di francilien de 10 M€ pour atteindre 320 M€ à la fin de cette année, contre 267 M€ en 2021, avec pour objectif d'atteindre 335 M€ en 2023.
Renforcement dans l'Est
Si le changement d'actionnariat du groupe ECT, repris par Sienna Private Equity et CNP (lire sur CFNEWS), semble coïncider avec la cession d'ECT Collecte, l'opération était cependant prévue de longue date. « Nous avions déjà eu des contacts avec ECT pour le rachat de cette activité il y a quelques années », détaille le président de Sepur Youri Ivanov, sorti vainqueur du processus de vente porté par CIC Conseil. « L'intégration d'ECT Collecte à notre organisation nous permet d'accélérer notre croissance dans les territoires, et notamment dans une région dont nous étions jusqu'ici absents ». L'opération voit l'entreprise fondée par Hervé Matuszewski, par ailleurs actionnaire minoritaire s'emparer de 100 % du capital d'ECT Collecte pour 1 M€ selon nos informations. Elle ajoute une quinzaine de dépôts supplémentaires et 127 collaborateurs au portefeuille du francilien, qui compte désormais 55 sites et près de 3 000 employés. Désormais présent dans l'ouest et l'est de la France, au service de près de 2 700 communes et de 10 millions d'habitants, Sepur souhaite accélérer son développement dans de grandes agglomérations régionales, à l'image de Lyon, ainsi que dans le sud de l'Hexagone.
Développer un modèle local
Le spécialiste de la collecte de déchets municipaux est également en train de mener des expérimentations dans la microméthanisation des biodéchets à proximité des zones de collecte. « C'est un nouveau marché qui va accélérer en 2023, et sur lequel il n'existe pas encore de doxa », précise Youri Ivanov, pour qui le modèle des grandes unités de traitement est difficilement acceptable en zone urbaine et doit se faire loin des villes. « Cela ajoute un coût logistique qui alourdit la facture. Nous proposons de développer des unités capables de s'intégrer localement dans les grandes villes, quartier par quartier, afin de développer un écosystème plus vertueux. » Avec un Ebitda d'environ 37 M€ en 2021 selon nos sources, Sepur doit faire face à une augmentation majeure de ses coûts du fait de la crise énergétique, qui représente aujourd'hui un surcoût de 15 M€. Si le spécialiste a déjà fait passer près de 60 % de sa flotte de 1 700 véhicules sur des énergies vertes, une bonne partie du parc s'appuie sur du gaz naturel véhicule (GNV), dont les prix ont flambé avec la crise gazière en Europe.