À l'image des nombreuses opérations en cours de tractations sur le marché, il aura fallu un peu plus de temps au processus animé par Lazard et BNP Paribas pour arriver à son terme. Selon nos informations, le développeur, qui vient de fêter ses 30 ans, avait engagé au printemps des négociations exclusives avec Swiss Life Asset Managers et AIP Management, sortis vainqueurs face au fonds de pension néerlandais PGGM et au français Vauban Infrastructure Partners. Le deal achoppe finalement côté helvétique, laissant au danois le champ libre pour trouver un autre partenaire pour l'accompagner dans sa première prise de participation au sein d'un développeur corporate : son choix se porte finalement sur Idia Capital Investissement – juste avant que la dissolution de l'Assemblée ne vienne perturber la fin des tractations.
Une valorisation supérieure à 1 Md€
L'opération prend la forme d'une augmentation de capital de 200 M€ auprès d’AIP, accompagné dans l'opération par Idia et CAAP Énergies, filiales du Crédit Agricole, ainsi que des actionnaires régionaux historiques Grand Sud-Ouest Capital, IRDI Capital Investissement, Crédit Agricole Aquitaine Expansion et Bpifrance, qui réinvestissent à cette occasion. La ventilation du capital post-deal – le closing est attendu en janvier – reste confidentielle à ce stade, « l'opération incluant des outils de financements innovants afin conserver l'indépendance de la société qui complexifie le calcul », précise Tristan Maes, directeur financier de Valorem. Le renforcement des capitaux propres s'accompagne du rachat de la participation de 33 % de 3i Infrastructure, qui en tire un gain net de 309 M€. Pour mémoire, le fonds britannique était entré en 2016 en reprenant la participation de 28,5 % d'Omnes Capital pour 69 M€, avant de mener une seconde augmentation de capital de 25 M€ en 2021. Il génère sur cette cession un TRI annuel brut d'environ 21 % et un multiple brut d'environ 3,5 fois sa mise de départ.
184 M€ de chiffre d'affaires
Fort de près de 500 collaborateurs, le groupé fondé et présidé par Jean-Yves Grandidier affiche en 2023 un chiffre d'affaires de 184 M€ pour 108 M€ d'Ebitda – deux chiffres sur lesquels la direction financière reste prudente pour 2024, « les derniers mois de l'année pouvant être très volatils. » Le portefeuille d'actifs est dans tous les cas en croissance : en fin d'année dernière, Valorem affichait 559 MW en exploitation, dont 414 MW d'éolien et 131 MW de centrales photovoltaïques, pour 325 MW de parcs éoliens financés et en cours de construction. Plus largement, le pipeline en développement s'établit à 6,3 GW, dont 3,8 GW en France (2,3 GW de solaire et 1,4 GW d'éolien) et 2,5 GW à l'international (1,1 GW de solaire et 1,4 GW d'éolien). L'entreprise, qui s'est développée en Grèce, Pologne et plus récemment en Finlande, étudie selon nos informations l'ouverture d'un bureau sur le marché italien.