Sept ans après avoir repris la majorité du capital du spécialiste des services énergétiques aux 860 M€ de chiffre d'affaires, Cube Infrastructure entre en négociations exclusives avec Antin IP.
C'est finalement Antin Infrastructure Partners qui remporte l'un des plus grands dossiers de l'année sur le marché français des infrastructures : Idex. A l'issue d'un processus très compétitif, qui a vu des fonds comme Vinci/First State Investments, Partners Group ou Mirova s'affronter, la société d'Alain Rauscher (ci-dessous) est entrée en négociations exclusives avec Cube Infrastructure Managers pour la reprise du spécialiste français des services énergétiques et environnementaux. Un actif hybride à mi-chemin entre les infrastructures et les services, qui correspond au savoir-faire d'Antin IP, prêt à payer le prix : entre 1 et 1,5 Md€ de valorisation. Le fonds luxembourgeois, présidé par Renaud de Matharel, signe là une très belle sortie, lui qui valorisait Idex 300 M€ lors de son LBO bis il y a sept ans. L'opération, financée par de la dette, reste soumise à la consultation des instances représentatives du personnel du groupe et à l’autorisation de l’Autorité de la concurrence. A l'issue, elle serait logée dans le troisième fonds d'Antin IP, qui avait atteint un hard cap à 3,6 Md€ en décembre 2016 (lire ci-dessous).
De 525 à 860 M€ de chiffre d'affaires
Fondé il y a 55 ans par la famille Planchot, Idex est devenu au fil du temps une histoire de LBO. En 2004, la société avait été une première fois rachetée par le fonds IK pour 200 M€, avant d'être repris par Cube en 2011. L'opérateur intégré d'infrastructures énergétiques affichait alors 525 M€ de chiffre d'affaires. Six ans plus tard, il atteint 860 M€, avec un Ebitda de 75 M€. Un résultat que la société présidée par Thierry Franck de Préaumont, aux quelque 4 000 collaborateurs, tire de trois marchés : les réseaux de chaleur et de froid urbain, la valorisation énergétique des déchets et les services énergétiques. Idex exploite 41 réseaux urbains de chaleur et de froid (dont le réseau de Paris La Défense), 13 usines de valorisation énergétique de déchets, et un portefeuille de contrats de services énergétiques.
Une page plus internationale
Présent sur tout le territoire, l'opérateur compte parmi ses concurrents Dalkia (EDF), Cofely (Engie) et Coriance. Ce dernier avait d'ailleurs déjà intéressé Antin lorsque KKR l'avait mis sur le marché en 2016. First State avait finalement remporté le dossier, incitant le fonds d'infrastructure à regarder du côté de la participation de Cube pour s'exposer pour la première fois au marché des réseaux de chaleur. Par rapport à d'autres pays européens, le taux de pénétration de ce secteur est très faible en France, laissant entrevoir de belles perspectives de croissance dans un contexte de transition énergétique et de décarbonisation. C'est sur cette thèse d'investissement qu'Alain Rauscher, président et managing partner d'Antin, a bâti sa stratégie de développement pour sa nouvelle participation. « Ce nouvel investissement nous permettra de capitaliser sur notre expertise dans les infrastructures énergétiques. Nous serons ravis d'accompagner l'équipe dirigeante dans la prochaine phase de développement de la société et de poursuivre la croissance de la plateforme, tant en France qu'à l'étranger. » Si le fonds compte continuer à faire croître la plateforme de services énergétiques en France, il envisage aussi de se développer hors du marché domestique, notamment au Royaume-Uni où Idex était déjà présent avant de céder son activité à Cofely, mais également en Europe de l'Est.
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