Nouveau nom, nouveau départ ? Telle pourrait être l'équation pour Generali Global Infrastructure, désormais baptisé Infranity. Le gérant, fondé en 2018 par Philippe Benaroya, Alban de La Selle et Gilles Lengaigne, bien que gravitant dans l'écosystème de son partenaire et actionnaire majoritaire, l'italien Generali Investments, a toujours été un gestionnaire indépendant. « Pendant la période où nous nous appelions Generali Global Infrastructure, nous avons pu développer notre activité, atteindre un certain niveau de maturité et bien expliquer les avantages et bénéfices de notre modèle à nos investisseurs, notamment l'alignement d'intérêt avec le groupe Generali couplé à une gestion indépendante », note Philippe Benaroya. Désormais établi sur le marché, le gérant souhaitait mieux marquer son indépendance et réaffirmer ses valeurs, infrastructure et humanité, qui « s'illustre par notre contribution au développement durable et aux différentes transitions numériques et énergétiques ».
Développement géographique et stratégique
Cette nouvelle identité s'accompagne d'une réflexion sur le développement à venir d'Infranity. « Nous restons bien sûr dans la continuité de notre stratégie, mais cherchons aussi à étoffer la gamme de produits que nous pouvons proposer à nos investisseurs. » Le gérant, qui a déménagé au cours de l'été rue Menars, dans le 2e arrondissement de Paris, souhaite étendre son influence au-delà du marché européen, sa zone d'investissement privilégiée, pour mettre un pied en Amérique du Nord. « Nous voulons aussi élargir la structure du capital que nous couvrons », précise Philippe Benaroya. Acteur reconnu du marché de la dette senior, Infranity prémédite un renforcement de sa position sur le segment equity. « Aujourd'hui, le compartiment equity que nous développons depuis 2020 passe principalement par des unités de compte de type assurance-vie distribuées par des assureurs en France et en Allemagne. » Le gérant possède également deux fonds thématiques evergreen, lancés en 2020 et réunissant à ce jour 800 M€ combinés, qui investissent majoritairement en equity dans la transition numérique et énergétique, « avec un peu de dette pour dérisquer les portefeuilles », une stratégie rare sur le marché.
Des rendements en hausse
Si la dette reste le cœur de métier d'Infranity, qui étudie de près la possibilité d'une stratégie junior, l'asset manager préfère prendre son temps pour définir les paramètres de cette extension, l'environnement restant aujourd'hui plus favorable à la dette senior. Les rendements bruts affichés par Infranity, d’environ Euribor +275 pdb pour l'investment grade et Euribor +350/400 pdb en deçà, profite fortement de la remontée des taux de base depuis le début de l'année. « Nous montons aujourd'hui au-dessus de 5 % pour une qualité moyenne investment grade », détaille Philippe Benaroya. Les fonds thématiques, classés SFDR 9 et ciblant la dette senior de tranche B, dépassent ainsi les 6 % de TRI brut. « C'est un très bon complément de rendement, d'autant qu'une partie significative de notre portefeuille - environ 60 % - est à taux variable et continue d'avoir un upside ». Une performance qui vient conforter les très bons résultats obtenus par le GP l'an passé : en 2021, Infranity a eu un revenu de 22,3 M€ pour un bénéfice net de 7,5 M€ selon nos sources, contre 10,1 M€ et 1,8 M€ l'année précédente.
1,3 Md€ déjà levés
Basé à Paris, l'équipe d'une quarantaine de personnes gère aujourd'hui 7 Md€, dont plus de 80 % en dette et investis dans un portefeuille de plus de 70 actifs. Les investissements du gérant sont répartis sur 11 fonds, parmi lesquels un fonds de dette senior de 2 Md€ désormais totalement investi, et son successeur de troisième génération. Lancé en juillet dernier et déjà fort d'un premier closing de 705 M€ fin 2021 (lire ci-dessous), ce nouveau véhicule, qui cible également 2 Md€, a déjà consolidé 1,3 Md€ de souscription et devrait atteindre son closing final l'année prochaine. 900 M€ auront déjà été déployés d'ici la fin octobre, pour une trentaine d'opérations à terme.