Il en est de la Paris Infraweek comme des décisions d'investissement : une suite logique, bâtie sur les expériences précédentes. Alors que l'édition 2022 s'interrogeait sur la feuille de route à suivre dans un contexte géopolitique et énergétique chamboulé, le septième rendez-vous des acteurs de l'infrastructure - dont CFNEWS Infra est partenaire - se veut bien plus proactif. En sont témoins les thèmes sélectionnés par les organisateurs pour les débats qui se tiendront, dès ce lundi 9 octobre dans les couloirs de Bercy, et tout au long de la semaine dans divers sites de la capitale. Quels actifs - existants ou à construire - viendront répondre aux besoins sociétaux des décennies à venir ? Quelle réglementation pour canaliser les financements vers l'innovation, ou les pays émergents ? Où en est l'industrie de l'hydrogène dans sa construction ? En bref : définir le nouveau terrain de jeu de la transition énergétique sous ses angles financiers, réglementaires et sectoriels.
Les infrastructures, moteurs de la transition
« La problématique de la transition écologique se retrouve aujourd'hui dans tous les secteurs : énergie, transports, industrie, bâtiment », juge Jean Bensaïd, directeur de Fin Infra, service de la direction générale du Trésor, qui conseille les entités publiques dans la conduite de leurs projets d’investissement. Affichant un champ d'investigation large, passant de la rénovation des bâtiments publics au financement des transports propres et des nouveaux réacteurs EPR2, le conseil financier et juridique des acteurs publics voit émerger une participation de plus en plus grande du secteur privé dans les investissements liés aux infrastructures. Selon les derniers chiffres produits par l’État français, la transition énergétique doit entraîner un surcroît d'investissement sur les dix prochaines années équivalent à 2 ou 3 points de PIB supplémentaires, soit entre 60 et 75 Md€ par an. « Ces investissements ne peuvent être pris en charge uniquement par l’État, notamment lorsqu'il s'agit pour les industriels de décarboner leurs activités », note Jean Bensaïd, rappelant l'urgence d'investissements massifs et l'attente des acteurs publics de projets ayant un impact réel. « Ce que l’État peut faire, c'est sécuriser ces investissements en aidant les acteurs à dérisquer les projets privés, par exemple par des évolutions réglementaires. »
Une matinée dédiée à la décarbonation et l'industrie verte
Dans ce cadre, l'InfraWeek se propose comme un lieu de réflexion et de rencontres sur les opportunités d'investissement sur le territoire français. Si la problématique de fond est similaire pour tous les pays, les sujets à traiter varient selon les pays. En France, l'effort doit ainsi se concentrer sur la décarbonation de l'industrie, des transports et via la rénovation énergétique des bâtiments. « L'infraweek permet de valoriser l'expertise française du financement des infrastructures, de son riche écosystème de banques, de fonds d'investissement et d'industriels de niveau mondial, mais c'est également l'occasion de dire aux investisseurs de venir investir dans la décarbonation de notre pays et dans le développement d'une industrie verte de haute technologie. » Le sujet sera notamment abordé le mercredi 11 octobre lors du Paris Deep Decarbonation Forum, en présence de Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et d'Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique, qui exposeront la stratégie nationale et les projets attendus en France.