Nicolas Mathon, Conquest
Recrutements de poids chez Conquest. Depuis le début de l'année, le fonds d'investissement dublinois a discrètement recruté des profils majeurs du monde des infrastructures. Le gérant, qui s'est fixé un objectif de 500 M€ pour son second véhicule, en cours de levée, compte désormais dans ses rangs un nouveau partner en la personne de Nicolas Mathon. Directeur du développement européen et africain de l'énergéticien finlandais Wärtsilä depuis 2017, ce cinquantenaire a fait ses armes financières dans les secteurs de l'énergie, des mines et des matériaux chez EY avant de rejoindre, en 2005, LafargeHolcim. C'est chez le cimentier qu'il se construit une expertise industrielle forte, menant entre 2011 et 2016 la mise en place d'une stratégie d'approvisionnement énergétique mondiale pour le groupe tricolore. Pour Frédéric Palanque, managing partner de Conquest, son arrivée vient conforter la patte industrielle qui fait l'ADN du gérant. « Le parcours de Nicolas nous apporte une assise et une compétence forte pour nous développer dans la transition énergétique, tout particulièrement dans un marché qui repose aujourd'hui sur les corporate PPA. » Le nouveau directeur, qui a posé ses valises au sein de l'asset manager début septembre, amène également avec lui un deal flow industriel propriétaire de qualité, avec déjà plusieurs opérations attendues pour le début d'année 2023.
Connexions industrielles
La seconde arrivée majeure chez Conquest, intervenue plus tôt dans l'année, est celle de Vincent Delarue. Affichant plus de vingt ans d'expérience dans l'asset management et la gestion de fonds, l'intéressé vient assurer la gestion du risque et la croissance de Conquest en provenance directe d'Europanel Research Alternative Asset Management, ancien hedge fund français soutenu par Edmond de Rothschild AM, où il exerçait en tant que CFO et chief operating officer depuis 2003. « Son arrivée en mars est un signal fort pour les investisseurs. Cela montre que nous sommes une maison structurée, avec des connexions industrielles », souligne Frédéric Palanque.
Automatisation des processus
Conquest a également complété ses capacités de gestion interne avec le recrutement de Thomas Brouillet. Venu intégrer l'équipe de portfolio management, ce dernier a passé plus de vingt ans à construire les outils de gestion de risque de Société Générale CIB, et vient désormais appuyer le développement des outils internes de Conquest, dont Canary. Cette plateforme de gestion propriétaire permet à Conquest de faire remonter mensuellement l'information financière et technique des actifs vers les équipes et les investisseurs, notamment pour la NAV et la transparisation. « L'automatisation de ces processus nous permet d'avoir une perception très fine de la NAV future de nos actifs, et donc de faire les bons arbitrages au bon moment : quand refinancer, intervenir en amont, faire des choix opérationnels… Cela conforte une gestion active et nous assure de la création de valeur de notre portefeuille », note Frédéric Palanque.
Des projets majoritairement greenfield
« Tous ces professionnels apportent une pierre à notre vision du value-add permanente et conforte l'image de Conquest comme une équipe expérimentée, avec un fort track record, qui plaît à la fois aux investisseurs et aux partenaires industriels dans lesquels nous investissons. » Pour mémoire, la société de gestion franco-irlandaise a lancé courant 2021 son véhicule Conquest Sustainable Infrastructure II (CSI II), d'une taille cible de 500 M€, pour un hard cap fixé à 700 M€ (lire ci-dessous). Ce fonds dédié à la transition énergétique s'empare de participations majoritaires dans des projets core et très majoritairement greenfield en Europe, permettant la génération d'énergie comme l'éolien ou le solaire, ainsi que sur les secteurs de la distribution d'énergie (interconnecteurs, stockage) et de la décarbonisation de l'industrie. Le fonds précédent avait notamment pu briller au Danemark, menant plusieurs deals avec European Energy (lire ci-dessous), et plus récemment avec la structuration d'une joint-venture dédiée aux bornes de recharge pour les véhicules électriques avec e-Totem (lire ci-dessous). L'équipe dirigée par Frédéric Palanque compte désormais 18 personnes à date, dont huit dédiées à l'investissement et quatre au suivi du portfolio.