Fanny Grillo et Pierre Benoist D'Anthenay prennent la tête de cette nouvelle verticale dédiée à la décarbonation des infrastructures. © RAISE
C'est une nouvelle société de gestion de private equity qui saute le pas dans la classe d'actifs. Ayant déjà récemment mené un développement dans les investissements à impact, la boutique parisienne Raise, dirigée par Clara Gaymard et Gonzague de Blignières depuis 10 ans, dévoile une verticale baptisée RAISE Infrastructure. Cette nouvelle stratégie voit la société d'investissement aux 1,9 Md€ sous gestion recruter un trio bien connu du marché français, et en provenance direct d'EDF Invest : son ancien dirigeant Pierre Benoist d’Anthenay, qui rejoint Raise accompagné de Fanny Grillo, ancienne co-responsable du portefeuille infrastructure, et de Romain Meiller, qui y évoluait en tant que senior investment manager.
Une stratégie « grey-to-green »
Fanny Grillo, Pierre Benoist d’Anthenay et Romain Meiller, RAISE Infrastructure
La nouvelle équipe - qui doit compter à terme une dizaine de personnes - souhaite lever un véhicule de 750 M€ notamment dédié à la décarbonation des infrastructures et des actifs industriels. « Nous voulons être un outil d'accélération du déploiement des investissements de transition des actifs, détaille Pierre Benoist d’Anthenay. Il existe aujourd'hui une prime à la rapidité pour les entreprises qui s'engagent dans la décarbonation de leurs activités qui va leur permettre de développer ou de maintenir leurs parts de marché - par exemple les critères climatiques sont de plus en plus présents dans les appels d'offres aujourd'hui ». La protection de la biodiversité et l'impact des actifs sur l'environnement joueront également un rôle important au sein du véhicule. « Au-delà de la prise en compte des impacts carbone, la biodiversité sera particulièrement adressée au travers de nos investissements, note Fanny Grillo. A l’issue de notre durée de détention des actifs, nous souhaitons que nos infrastructures soient décarbonées, mais plus généralement que leur impact sur la nature soit moindre par rapport à la phase d’acquisition. Différents critères liés à la biodiversité seront notamment suivis. » Dans le détail, cette stratégie grey-to-green, classifiée article 8, investira des tickets allant de 40 à 80 M€ sur le marché européen, à commencer par des pays tels que la France, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, le Danemark ou encore le Royaume-Uni.
Un track record historique
Pour mener ses investissements, Raise Infrastructure table sur une palette d'options incluant le sale and leaseback, des investissements au niveau holdco et SPV ou encore l'acquisition d'outils de décarbonation annexes, principalement dans l'énergie, les transports et les télécoms. « Cela peut prendre, par exemple, la forme d'une plateforme d'énergie renouvelables ou de solutions de récupération de chaleur qui fournira ensuite des solutions de décarbonation », précise Fanny Grillo. L'équipe affiche d'ailleurs un track record historique en matière de décarbonation des actifs : au sein de leur ancienne boutique, Pierre Benoist d’Anthenay, Fanny Grillo et Romain Meiller ont pu accompagner la transformation de Geosel, co-contrôlé aux côtés d'Ardian, ou encore le virage de l'allemand Thyssengas vers la transition énergétique en tant qu'actionnaire minoritaire derrière DIF Capital Partners, jusqu'à la cession fin 2021. Dans la tradition des différentes équipes de Raise, 50 % du carried interest sera également réinvesti dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité.
